La douleur d'Andromaque, de Jacques-Louis David (1783)

Administrateur Messages : 13 Date d'inscription : 10/08/2010

Présentée en août 1783, cette toile permet à Jacques-Louis David de devenir membre de l'Académie. Elle consacre l'artiste comme l'un des plus grands peintres de son temps.

Interprétation:

La toile représente une scène très connue, peut-être l’une des plus émouvantes de l’Iliade: Andromaque, veuve, pleurant son époux Hector, tué par Achille.

Ce qui est remarquable dans cette œuvre, c’est surtout la manière dont le peintre représente Hector, à côté duquel fume l’encens, signe de sa mort. En effet, il semble endormi plutôt que défunt : aucune trace de blessure sur son corps, la tête ceinte d’une couronne de lauriers, il est représenté sous le même jour que les martyrs chrétiens. Allongé, il évoque le Christ crucifié. Son épée et son casque à longue plumes décrit par Homère gisent à ses côtés, symboles de sa vie de guerrier.

Andromaque, sur qui l’artiste exerce une focalisation avec l’effet lumineux, a un regard plein de dépit, tandis que son fils cherche peut-être en vain à la consoler.

L’arrière-plan évoque un temple, où le héros sera probablement honoré par les jeux funéraires, comme dit dans l’Iliade.
Les couleurs sont sombres, sauf les trois personnages qui sont « éclairés » et surtout Andromaque, resplendissante dans sa douleur de veuve.

Une grande création, qui allie si bien christianisme et mythologie, ce qui la rend symbolique.